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SYMPOSIUM SUR ISLAM DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE ET BIEN-ETRE FAMILIAL

TCHAD DU 25 AU 27 JUILLET 2017

C’est sous les mélodies de la lecture coranique et le chant de l’hymne national du pays hôte, que s’est ouvert hier mardi 25 juillet à N’Djamena dans la capitale tchadienne pour trois jours, le symposium sur « l’islam dividende démographique et bien- être familial ».

L’objectif principal est de valoriser le potentiel des leaders religieux  pour soutenir l’accélération de la transition démographique  et assurer la marche vers la stabilité et la prospérité. Et le Mali est représenté par une dizaine de participants grâce au concours de l’UNFPA- Mali dont la Représentante Mme  Josiane Yaguibou participe également aux travaux.

Au total, 900 personnes composées de leaders religieux africains et asiatiques, la société civile, les techniciens et les organisations des mouvements et associations de jeunes, prennent part à cette grande rencontre. A l’origine, le Tchad s’est dit conscient du rôle de formateur, d’éducateur et d’éveilleur de conscience des leaders religieux, pour vouloir les impliquer  dans le combat sur la santé de la reproduction  à travers ce symposium.

Il s’agit pour le Tchad en organisant ce symposium, premier du genre, de renforcer les capacités des leaders religieux sur la problématique de la transition démographique et du dividende démographique. D’amener les leaders religieux à soutenir  la santé reproductive, maternelle, néonatale et nutritionnelle. La rencontre vise aussi à amener les leaders religieux à promouvoir les droits à la santé sexuelle et reproductive des femmes et lutter contre les violences basées sur le genre (mariage des enfants et MGF). Et enfin, partager les bonnes pratiques du conseil de la ligue du Tchad sur la santé de la reproduction, l’autonomisation des femmes et la lutte contre la radication des jeunes.

Convaincue qu’une croissance démographique non maîtrisé est une véritable bombe à retardement, le ministre de la santé et de l’hygiène publique du Tchad, Ngarbatina Carmel Sou, estime que son pays fait partie de ceux du continent où le nombre d’enfants moyen par femme dépasse 6. C’est pourquoi, le Tchad veut réduire, à défaut, éliminer le phénomène qui accentue la pauvreté. 

 Selon le président du conseil supérieur des affaires islamiques du Tchad (CSAI), Cheick Hussein Hassan  Abakar, dans une société à forte susceptibilités culturelles et traditionnelles, les débats autour des notions de la planification familiale et de la santé sexuelles tournent court. Ainsi, il a rappelé le rôle, la place et le droit combien important de la femme dans le Saint Coran, comme pour dire que l’islam protège la femme car dit- il « la femme, est une école si elle est bien préparée ». A cet effet, il invite les uns et les autres à faire fî des informations erronées  sur la religion. Il faut reconnaitre que le Tchad est un exemple en matière de santé de la reproduction dans l’islam avec la création d’un CSCOM  dans l’enceinte du CSAI.

Toute chose qui fera dire au représentant résident de la Banque Mondiale, Boubacar Walbany, que la prise en charge de la problématique du dividende démographique est une réalité qui doit se faire par la mobilisation en plus des partenaires. La question du dividende démographique est une priorité pour l’Afrique, et particulièrement, la partie sahel. C’est pourquoi, qui de mieux que les leaders religieux pour aborder la problématique ? « Ils ont une crédibilité certaine auprès des populations et un pouvoir de mobilisation à même de changer des comportements » a t- il précisé.

Idem pour le directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mabingué NGOM qui croit fermement au pouvoir des leaders religieux. Les leaders ont non seulement l’autorité morale au sein de nos communautés mais sont également les mieux placés pour avoir l’accès à influencer de façon durable les us et coutumes.  Ajouta t- il « ce qui fait d’eux, des alliés incontournables dans l’autonomisation de la femme, de la fille et le dividende démographique ». Pour leur permettre de jouer pleinement leur fonction de modèle clair, les guides religieux ont besoin non seulement d’évidences, d’informations fiables mais de renforcer des capacités et d’appui technique et financier.  Occasion pour M. NGOM d’expliquer le contenu d’une étude récente du centre de recherche d’économie et de finance expliquée de Thiès (Crefat) qui suggère que la fenêtre d’opportunité pour la capture  du dividende  démographique est ouverte pour la plupart des pays d’Afrique de l’ouest et du centre. A cet effet, l’étude poursuit- il propose aux dirigeants africains d’investir et de mettre en place des programmes ambitieux pour l’atteinte des ODD à l’horizon 2030 pour avoir un impact positif sur la vie des millions de jeunes africains disposés à transformer le continent pour « une Afrique que nous voulons ».

Le symposium examinera en profondeur quatre problématiques importantes que sont : « Autonomisation des femmes et facteurs de mortalité maternelle et infantile, espacement des naissances et transition démographique » ; « Education, autonomisation, emploi et radicalisation des jeunes » ; « Rôle des leaders musulmans pour la mise en œuvre de la feuille de route de l’UA sur : tirer pleinement du dividende démographique en investissant dans les jeunes ».

F. Mah Thiam KONE, journaliste au quotidien L'indépendant

Envoyée spéciale à N'Djamena pour UNFPA Mali