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La Représentante de UNFPA MALI Josiane YAGUIBOU a attiré l’attention sur les conséquences du mariage des enfants avant d’inviter à l’ACTION.

« Au Mali, 55 % des filles sont mariées avant 18 ans et deux filles sur trois de 19 ans sont déjà entrées en vie procréative et 20 % des enfants sont mariés avant 15 ans. Cette situation a des implications néfastes sur la santé et peut engendrer des fistules obstétricales, des décès maternels, des naissances prématurées, etc. Sur le plan scolaire, beaucoup de ces filles mariées n’achèveront pas leur cursus scolaire, hypothéquant leur chance d’avoir un emploi décent et un avenir radieux.

D’après l’Enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) de 2010, Kayes est la 1ère région en termes de prévalence du mariage d’enfants avec 27% des filles mariées avant leur 15 eme anniversaire contre 14% au niveau national. Kayes surclasse Gao (73,20%), Koulikoro (71,70%) et Tombouctou (67,70%).

Selon des données de décembre 2016, on estime que 70 000 adolescentes perdent la vie chaque année en donnant la vie, et la mortalité maternelle constitue la 2ème cause principale de décès chez les adolescentes âgées de 15 à 19 ans. Ceci reste très préoccupant.

La thématique du Mariage d’enfants reste donc inachevée au Mali et, beaucoup reste à faire malgré les efforts investis depuis des décennies.

 C’est pourquoi, je voudrais saisir l’opportunité que m’offre cette illustre assemblée pour appeler vivement mais humblement à l’ACTION, à la relecture de certains textes législatifs, à la mobilisation de ressources publiques et privées, à l’assistance technique et financière des Partenaires au développement, afin d’assurer le maintien de nos filles à l’école, de promouvoir la formation technique et professionnelle des jeunes, de garantir l’accès pour tous, en particulier les couches vulnérables rurales et plus pauvres, aux services de Planification Familiale et de Santé Sexuelle et Reproductive, et enfin de faciliter l’insertion socio-économique des filles déscolarisées, pour leur permettre d’avoir une plus grande autonomie et de contribuer au développement économique et à l’émergence du Mali. Ce n’est qu’à ce prix que le Mali pourrait prétendre à la fenêtre d’opportunité du Dividende Démographique. »