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Une cinquantaine de cas de violences ont été recensés au Centre de prise en charge holistique des survivantes des VBG, le One Stop Center de Bamako, de mars à avril 2020.

Une des survivantes a accepté de raconter son histoire dans le respect des règles de confidentialité. Ni son nom ni son quartier ne sont mentionnés dans son récit ci-dessous.

« J’ai 38 ans et mère de cinq enfants. J’ai été mariée à l’âge de 13 ans. Je suis la première épouse de mon mari qui est un commerçant de profession. Les premières années de mon mariage furent sans incidents, j’étais une femme choyée, et pour mes enfants, il était un père formidable.

Je pus affirmer honnêtement que ce sont ces cinq dernières années que ma vie de rêve est devenue subitement un cauchemar.

Mon époux changea systématiquement de caractère. D’époux aimant et père attentionné,  il devint un homme violent, exigeant envers moi et mes enfants. 

Notre vie quotidienne est devenue un enfer, avec des violences à répétition,  des coups qui pleuvaient pour un oui ou un non.

Ces actes de violences nous amenaient constamment à la police de notre quartier. En plus de cela. je devais supporter les injures et brimades de ses parents..

Mon calvaire s’est aggravé lorsque que mon mari, voulut se remarier. Il me demanda de ce fait de quitter la maison que j'occupais pour laisser la place à sa 2ème épouse..

Face à mon refus, que je trouve légitime,  il se mit à me battre,  au point de perdre une grossesse de deux mois.

Lasse de ces violences à répétition,  je pris la décision  de porter plainte à la police, mon mari  fût interpellé et placé en garde à vue. L’affaire a été portée devant le tribunal de notre commune.

Entre temps, une connaissance m’a informée de me rendre au centre de prise en charge des femmes survivantes de violences sis au Centre de santé de référence de la commune V.

Je me suis rendue, accompagné de mes enfants, victimes des coups de leur père. Nous avons reçu au centre des soins médicaux ».

Après son audition et avec son accord, le One Stop Center a commis une avocate pour suivre son dossier au tribunal, le processus suit son cours. 

Depuis l’apparition des 1er cas de Covid-19 au Mali, le One Stop Center de Bamako  a enregistré en Mars 2020, 29 cas de VBG  avec des agressions physiques qui ont représenté 48,00% contre 7,00% d’agressions sexuelles et viol.

En Avril 2020, le centre de prise en charge des survivantes de VBG, a enregistré 20 cas, avec des agressions physiques qui ont représenté 50, 00% contre 20, 00% des cas d’agressions sexuelles et viol.