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Revenir en arrière sur les mutilations génitales féminines en Gambie priverait les femmes et les filles de leurs droits.

Je suis alarmée par les efforts visant à abroger la loi d'amendement sur les femmes (2015) interdisant les mutilations génitales féminines (MGF) en Gambie, ainsi que par les efforts similaires en cours pour lever les protections juridiques contre les pratiques néfastes dans d'autres pays.

Revenir en arrière pour légaliser les MGF en Gambie priverait les femmes et les filles de leurs droits et constituerait un recul sans précédent. Il violerait de nombreux accords internationaux et régionaux que le pays a signés, notamment la résolution de 2012 de l'Assemblée générale des Nations unies contre les mutilations génitales féminines, la Convention relative aux droits de l'enfant et la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant. Les mesures prises par un pays risquent également d'enhardir d'autres pays à tenter de revenir sur leurs obligations en matière de protection des droits des femmes et des filles.

La Gambie a réalisé des progrès considérables en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs des femmes, notamment grâce à la loi de 2015 interdisant cette pratique ancrée et préjudiciable. Si cette loi est abrogée, il s'agira d'un recul majeur dans nos efforts pour mettre fin à la violence et aux pratiques néfastes à l'encontre des femmes et des filles et pour améliorer leur vie.

Je suis également troublée par les faussetés qui sont répandues pour justifier la suppression de ces protections. Les mutilations génitales féminines ne rendent pas les femmes plus propres. En effet, elles entraînent des complications médicales et ne sont jamais sûres, même si elles sont pratiquées par du personnel médical.

En vertu du droit international des droits de l'homme, les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits de l'homme, et la culture et la religion ne peuvent en aucun cas être utilisées pour les justifier. Elles ont des conséquences dévastatrices : douleurs chroniques, infections, dépression, complications à la naissance, problèmes de santé sexuelle, infertilité, voire décès.

Au niveau mondial, les statistiques sont stupéfiantes. Plus de 230 millions de filles et de femmes en vie aujourd'hui ont subi des mutilations génitales féminines, soit une augmentation de 15 % depuis 2016.

Il est inquiétant de constater que des efforts similaires sont déployés dans d'autres pays pour abroger les lois protégeant les femmes et les filles contre la discrimination, la violence et les pratiques néfastes.

 

Nous sommes prêts à soutenir la Gambie et d'autres pays dans leurs efforts pour faire reculer ce fléau mondial.

Ne nous reposons pas tant que chaque femme et chaque fille n'aura pas le droit de vivre une vie saine, autonome et pleine.

 

A propos du travail de l'UNFPA et de l'UNICEF pour mettre fin aux mutilations génitales féminines :

L’UNFPA et l'UNICEF gèrent le Programme commun pour l'élimination des mutilations génitales féminines, le plus grand programme mondial visant à accélérer l'élimination de cette pratique. En collaboration avec les communautés, il mène des actions aux niveaux mondial, régional et national dans 17 pays (dont la Gambie) afin d'abandonner cette pratique, en fournissant des services aux survivantes et en soutenant la production de données et de preuves afin de mieux informer les initiatives de plaidoyer et de programme.