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Pari réussi pour Gao, la 6eme région administrative du Mali avec 728 549 habitants a organisé avec succès la campagne de prise en charge des femmes fistules.

Sur une prévision de 25 femmes à opérées, 30 l’ont été dans le cadre de cette première phase de la campagne 2022 avec le soutien de l’UNFPA et pilotée par la Direction régionale de la santé et ses partenaires, notamment, l’Hôpital régional et l’ONG GREFFA qui ont recruté 52 femmes sur lesquelles 42 cas de fistules ont été confirmés.

Les trente femmes opérées ont reçu des kits de dignité offerts par l’UNFPA. Certaines d’entre elles ont saisi cette occasion pour raconter leurs histoires. Comment ont-elles contracté la maladie de la fistule, et comment se sentent-elles apres l’opération. Leurs témoignages livrés en langue sonrhai, ont été traduits en français par l’ONG GREFFA.

Chaque femme est désignée par des initiales et le visage masqué, bien qu’elles aient accepté librement de témoigner à visage découvert.

 

« MA PROPRE FAMILLE M’A DELAISSEE »

HM, 16 ans divorcée, réside à Temera commune de Bourem à 160km de Gao.

J'étais la deuxième épouse de mon mari. J'ai contracté la fistule suite à un accouchement difficile d'un mort-né et depuis lors je n'arrivais plus à contrôler mes urines.

J'étais la risée de tout le monde, écarté et délaissée par ma propre famille, en premier lieu par mon mari.

Après l'accouchement et ayant constaté l'écoulement continu des urines, mon mari m'a dit de me considérer comme divorcée. 

A mon arrivée à l'hôpital régional de Gao, j'ai subi une seconde opération de la fistule.

Après guérison j'aimerais bien faire le petit commerce pour subvenir à mes besoins.

 

« JE SUIS A MA TROISIEME OPERATION… »

AH, 20 ans réside à Bourem, mariée sans enfant.

Une première grossesse suivie d'une fausse couche et je me suis retrouvé malade de la fistule obstétricale.

Je suis à ma troisième intervention chirurgicale et aujourd'hui ça va mieux.

C'est mon mari qui m'avait conduite au Centre de santé communautaire qui m'a ensuite référée au centre de santé de référence de Bourem et finalement je suis arrivée à l'hôpital régional de Gao avec le soutien de l'ONG Greffa.

Une fois de retour, l'ONG m'a conseillée d'éviter les lourds travaux domestiques et de faire au moins six mois sans rapport sexuel pour permettre une bonne cicatrisation.

 

« LA FAUTE A UN ACCOUCHEMENT DIFFICILE »

AA, 18 ans mariée, réside à Ansongo à 100 km de Gao, allaite un nourrisson de trois mois.

J'ai contracté la fistule après avoir accouché de mon premier enfant. Auparavant je n'avais jamais reçu de conseils sur la gestion de la grossesse encore moins de planification familiale.

Après mon opération je me sens mieux.

Mon mari, un maçon, ne m'a pas soutenue dans cette épreuve. C'est ma mère qui m'a accompagnée jusqu'à Gao et qui est restée auprès de moi.

Je n'ai jamais reçu de conseils PF ni d'informations sur l'importance des visites pré et post natales.