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C’est avec un réel plaisir que je participe avec vous à la célébration de la Journée Mondiale de la Population, commémorée le 11 juillet de chaque année, en témoignage de la naissance du cinq milliardième individu de notre planète.

 

Depuis 30 ans, les bureaux UNFPA, de par le monde, profite de cette journée pour faire prendre conscience sur l’importance des problèmes de population et de développement comme levier de l’accélération, non seulement de l’accès au bien être universel, mais aussi pour la réduction de la pauvreté.

Saisissant cette opportunité, je profite pour féliciter et remercier les autorités nationales du partenariat fructueux développé entre le Mali et l’UNFPA, dans notre effort commun d’accélérer l’accès aux services de Santé de la Reproduction, l’amélioration du Statut de la Femme malienne la lutte contre le VIH/SIDA, les Violences Basées sur le Genre et présentement la lutte contre la pandémie du COVID-19.

 

Vous conviendrez avec moi qu’aucun développement durable et équilibré n’est possible dans notre région tant que la santé et le bien-être des populations, en particulier les plus vulnérables, ne sont pas placées au cœur de nos préoccupations.

Cette année la Journée a pour thème : « Ralentir la propagation du COVID-19 : Comment protéger la santé et les droits des femmes et des filles à l’heure actuelle ». Cette crise a de graves conséquences aux niveaux individuel, communautaire et même à l’échelle économique mondiale. Pandémie dans laquelle, les femmes dans une grande majorité sont plus exposées, parce que se trouvant en première ligne du système de santé. Dans un tel contexte où les services de santé sont débordés, les questions de santé de la reproduction sont tout simplement négligées, reléguées en second plan.

En réponse à la pandémie, les états ont procédé au confinement de leur population et à la fermeture des frontières. Ce qui a entraîné une perturbation de la chaîne d’approvisionnement en produits contraceptifs, augmentant ainsi les risques de grossesses indésirées avec une exacerbation des violences basées sur le genre. Une analyse de la situation conduite par l’UNFPA montre qu’aujourd’hui 47 millions de femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire seraient dans l’impossibilité d’accéder à des moyens de contraception modernes et que 7 millions de grossesses non désirées seraient à prévoir si les mesures de confinement étaient prolongées de six mois et que les services de santé toujours perturbés. Et, il faudra s’attendre à 31 millions de cas de VBG. De plus, l’arrêt des interventions de l’UNFPA sur le terrain pourrait entraîner 2 millions de cas de mutilations génitales féminines et 13 millions de mariages d’enfants qu’on pouvait éviter entre 2020 et 2030.

Sur le plan économique, la majorité des femmes occupent des emplois précaires, surtout dans l’informel, qui les rend très vulnérables aux conséquences économiques du COVID-19 et les exposent au risque accru de pauvreté. A cela s’ajoute le poids des travaux ménagers devenus ardus à cause de la fermeture des écoles et de l’accroissement des besoins des personnes âgées.

Par rapport aux communautés marginalisées qui sont durement touchées par la pandémie, il y aura un approfondissement des inégalités avec une grave menace de compromettre les efforts déjà accomplis pour ne laisser personne derrière. Les initiatives nationales de lutte contre le COVID-19 sont essentielles dans la détermination de la vitesse de la maitrise de la pandémie pour assurer l’atteinte des ODD.

Le défi aujourd’hui c’est comment préserver les acquis pour lesquels nous nous sommes si durement battus et comment s’assurer que la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction restent à l’ordre du jour à l’échelle locale. Nous devons tout faire pour maintenir la dynamique suscitée par le Sommet de Nairobi pour atteindre les ODD d’ici 2030 et réaliser les tâches inachevées mentionnées par la CIPD pour la réalisation des trois zéro résultats transformateurs de l’UNFPA, à savoir : zéro besoin non satisfait en matière de planification familiale, zéro décès maternel évitable, et enfin zéro violence basée sur le genre.

L’UNFPA dans le cadre de la plateforme mise en place par les Nations-Unie s’est engagé à aider le Mali à atteindre ces objectifs de lutte contre le COVID-19 à travers la conduite d’une étude sur l’impact socio-économique de la pandémie au Mali, la remise d’équipement pour renforcer la réponse anti COVID, les structures ci-après : l’ONG AGIR, le Ministère de la Santé, le One Stop center etc…, ont bénéficié de matériels pour un montant de   1 153 516 000 F CFA

Je ne pourrais terminer sans attirer votre attention sur le fait que, la capacité des femmes et des filles de contrôler leur propre fécondité est une condition fondamentale de renforcement de leurs moyens d’action et de leur égalité avec les hommes. Quand une femme peut planifier sa famille, elle peut planifier le reste de sa vie. Quand elle est en bonne santé, elle peut être plus productive. Et quand ses droits en matière de reproduction sont promus et protégés, elle a la liberté de participer pleinement et sur un pied d’égalité au développement de la société. Ces droits sont notamment celui de déterminer le nombre de ses enfants, le moment et l’espacement de leur naissance, et celui de prendre des décisions concernant la procréation qui soient à l’abri de la discrimination, de la coercition et de la violence.

Un Mali démocratique, prospère, stable et solidaire ne peut se construire sans des filles, des femmes et des mères maliennes en bonne santé, capable de jouer pleinement leur rôle dans le développement de la nation.

Je vous remercie de votre aimable attention