Le village de Diallassagou, situé à 52 km du cercle de Bankass et un autre village Niondo dans la commune de Ségué, région de Mopti, sont encore sous le choc de l’attaque perpétrée par un groupe armé, le 18 et le 19 juin 2022. L’attaque aussi inattendue qu’imprévue a fait 132 civils tués, plusieurs blessés admis au Centre de santé de référence de Bankass. Des cas de violences sexuelles perpétrées sur les femmes et filles ont été rapportés, d’importants dégâts matériels enregistrés ainsi que des enlèvements des personnes et des vols de bétails. Plus de 4000 personnes se sont déplacées vers Léssagou Habé, la ville de Ségué et la ville de Bankass.
Le mécanisme de réponse rapide (RRM) des nations unies a lancé l’alerte relative à ce mouvement de population en vue de sa triangulation et de la conduite d’une évaluation rapide multisectorielle.
Constat de la mission pluridisciplinaire de la coordination des actions humanitaires dépêchée à Diallasagou les 23 et 24 juin 2022 : 144 ménages, dont 825 individus majoritairement des femmes et 586 enfants ont été recensés par le Service Local du Développement social.
UNFPA auprès des Populations Déplacées internes
UNFPA a décidé de parer à l’urgence en mettant immédiatement à disposition des PDIs des kits de dignité, des produits de planification familiale et de soins obstétricaux, du personnel formé et d’autres types de soutien aux populations vulnérables et a veillé à ce que les besoins des femmes et des jeunes soient satisfaits, aussi bien pendant la phase d’urgence que durant la phase de reconstruction.
C’est ainsi que l’UNFPA a déployé sur le terrain son protocole de prise en charge psychosocial à travers des séries d’entretien de groupe et individuel avec les femmes. Un premier secours psychologique a été apporté à 38 femmes et filles très affectées pour les permettre de partager leurs vécus et d’exprimer leurs besoins. Des entretiens individuels ont été conduits dans le but de réconforter les plus affectées.
En outre, une dizaine de femmes enceintes qui présentaient une nécessité de prise en charge urgente pour des consultations et suivis prénatales gratuites ont été mises en contact avec le Centre de Santé de Référence. Une centaine de femmes et filles en âge de procréer dont des victimes de violences, totalement démunies ont reçu des kits de dignité.
En collaboration avec d'autres agences et partenaires des Nations Unies, l'UNFPA travaille sur l’élaboration d’un plan de réponse conjoint inter-agence pour mettre en place les stratégies appropriées d’appui à la résilience des PDIs, spécifiquement en Santé des Femmes, Planification Familiale et Violence Basées sur le Genre. Alors que le risque de violence continue de s'intensifier dans cette région, l'UNFPA s'engage à fournir des interventions de santé et de protection vitales.
Témoignages de vie
M1J2K : Tous les après-midis, les groupes armés font le tour du marché pour vérifier l’application correcte de leur consigne ‘Port intégral du voile ou HIJAB’. Toutes femmes ne respectant ces mesures comme ils souhaitent reçoivent des coups. C’est ainsi que mon amie, paix à son âme et à son bébé, n’étant même pas de la religion musulmane a été flagellée, n’ayant pas pu supporter, elle a accouché d’un mort-né et fini par succomber par ses blessures ». « Dans le village de MOUGA à 3 km de Diallassagou, 2 femmes ont fait des fausses couches à la suite de violences physique pour ne pas porter le HIJAB ».
A2S1J 20 ans, j’ai été victime d’un viol collectif au retour de la brousse. Quelques semaines plus tard, je me suis rendu compte que je suis enceinte. J’ai tenté un avortement clandestin par peur de la réaction de mes parents, mais cela n’a pas marché. Par la suite mes parents ont compris ce qui m’est arrivé et m’ont soutenu. Un sentiment de culpabilité m’anime en longueur de journée, surtout lorsque je pense que mon enfant n’a pas de père. Je souhaite adopter une méthode contraceptive de longue durée pour être à l’abri d’une telle situation ».