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Regards croisés pour un #Sahel Central Résilient

Nombre de pages : 17

Date de publication : novembre 2020

Éditeur : UNFPA WCARO

Auteur : UNFPA WCARO

 

Si l’on veut prendre un raccourci, on résumerait le Sahel en une pétaudière de laquelle « couleraient » les détresses d’une population prise au piège d’une insécurité meurtrière, d’une croissance démographique au galop et d’une jeunesse au désarroi.

Mais pour l’observateur averti, comme M. Mabingué NGOM Directeur régional de UNFPA/WCARO « au Sahel, le catastrophisme n’est pas une fatalité. Il est toujours possible de se sortir des crises et des situations les plus complexes » et pour cela, il faut, selon M. NGOM à l’évidence, une bonne compréhension de la problématique et d’adopter une logique volontariste ».

Cette « logique volontariste » demande à en finir avec des solutions éphémères pour aller vers ce que Mabingué NGOM appelle « des solutions durables »

A ce sujet, l’auteur rappelle que pour donner un élan durable à cette région, les études et les recherches menées sous le lead du Fonds des Nations Unies pour la Population dans le Sahel central (Burkina, Mali, Niger), « recommandent aux décideurs d’agir sur les facteurs structurels qui entretiennent la fragilité du Sahel. Lesquels s’articulent autour des mécanismes qui relient démographie, sécurité et paix. »

Pourquoi le tryptique démographie, paix et sécurité ?

M. Mabingué NGOM révèle que le ratio de dépendance, dans les trois pays cités plus haut – part de la population qui dépend des autres pour vivre –, se situe autour de 85,2 %, avec d’énormes disparités. Il s’élève à 97 % au Tchad et au Mali et à 121,2 % au Niger.

L’étude réalisée par l’École nationale de la statistique et de l’analyse économique) de Dakar, nous apprend que les pays dans lesquels le chômage des jeunes et les inégalités sont élevés sont ceux les plus touchés par l’insécurité.

Et dans le combat contre les violences perpétrées par des groupes djihadistes, les trois États (Burkina, Mali, Niger) consacrent entre 12 % et 25 % de leurs budgets à la défense et à la sécurité, détournant ainsi des sommes importantes des secteurs sociaux prioritaires comme la santé.

Alors, y a t-il une voie de sortie ?

Oui, le livre dégage trois scénarios pour l’avenir :

Le premier « avec un État, dans chaque pays, dont la présence s’améliore, mais où la sécurité extérieure reste source de préoccupation…

Le scénario dit « d’adaptation » qui suppose un ralentissement de la fécondité et susceptible de permettre une diminution progressive de la croissance démographique et du taux de dépendance.

Un troisième scénario, celui de l’aggravation des tensions, faute de « changements de comportements reproductifs » avec des conséquences pour la paix et la sécurité… »

Le lecteur verra par lui-même, lequel des trois scénarios est le plus souhaitable.

Au demeurant, comme pour rassurer l’ensemble des acteurs, y compris les partenaires au développement à ne pas céder au désespoir, le Directeur régional de l’UNFPA/WCARO Mabingué NGOM partage sa conviction que « nous avons les moyens pour changer la donne ». Nous ajoutons maintenant et non demain.

Regards croisés pour un #Sahel Central Résilient est disponible sur le site https://wcaro.unfpa.org

Moussa Baba Coulibaly, Chargé de communication/UNFPA Mali