Il ressort des différents focus group réalisés que les PDI se sont déplacées à cause du risque de violence qui planait sur leur village situé entre deux villages belligérants. Les hommes ont déclaré « Nous sommes de la commune de MariKo, cercle de Niono. Nous sommes trois fractions ici et nous sommes tous des cultivateurs. Nous avions fini de planter notre riz et d’y mettre de l’engrais chimique. Les conflits entre les ethnies peulh et Dozo se sont exacerbés et notre village se situe entre les deux villages belligérants (dozo et peulh). Tous les jours, il y a des crépitements d’armes, les deux camps se tirent dessus et les balles traversent notre village. Nos mouvements sont devenus très difficiles et nous subissons des pressions de part et d’autre, chaque camp nous accusant d’être en complicité avec l’autre. Même si tu pars acheter 5 Kilogrammes de riz on t’intercepte en cours de route, on te fait subir un rude interrogatoire et à la fin on dit que ce riz n’est pas pour toi et que c’est une commission de l’autre camp. Nous ne pouvons pas aller en ville de peur de représailles. Chaque camp nous accuse d’aider l’autre. Finalement nous avons pris la décision de quitter le village étant donné que nous sommes dans une mauvaise posture. Nous avons laissé tous nos biens derrière nous. Nous sommes venus à Ségou ici le 17 Aout à 16 heures. Après nous avons reçu l’information que tous nos biens ont été confisqués par les belligérants. En plus nos maisons ont été saccagées et même les fermetures des portes et de fenêtres ont été emportées. ». Ces déclarations ont été confirmées par les femmes qui ont ainsi enchainé : « Nous avons tout perdu, nos champs, nos bétails, nos marchandises. Nous avons quitté le village dans les conditions très difficiles, les armes crépitaient partout ».